Angry young wo/men & Outplacing girls

À propos de cet événement

15 - 15h30 : Angry young wo/men. Punk, sex, and violence in feminist art

Petra Van Brabandt présentera la manière dont les filles de Charlotte Beaudry et leurs sacs à main peuvent être interprétés comme une métaphore spatiale de la condition des femmes. L'ambiguïté des langages de la séduction, de l'érotisme et de l'identité sexuelle, dans lesquels les femmes ne sont pas seulement ancrées, mais à travers lesquels elles s'expriment et se donnent leurs propres moyens, est l'un des aspects les plus violents et originaux du travail de Beaudry. Le travail de l'artiste est provocateur tant par son ambiguïté féministe, que par les agressions déconstructrices qu'elle lance à notre corps ; son travail est érotique dans son exploration ludique et confiante de la séduction, du voyeurisme et de l'exhibitionnisme. Entre plaisir et violence, l'identité est déconstruite et reconstruite sans point fixe. La tragédie est évitée; l'exploration aigüe est encouragée. Jeunes femmes/hommes en colère fluctuant entre plaisir et violence, nous devenons saôuls, nous vous regardons, vous nous regardez...

Petra Van Brabandt est docteur en philosophie et travaille comme assistante à l'Université d'Anvers. Elle publie essentiellement sur la philosophie morale, David Hume et la philosophie féministe. Un de ses domaines de recherche les plus récents concerne l'art pornographique ("Why do porn films suck?", Maes & Levinson et "Art & Pornography", Oxford University Press, 2011). A travers cette étude, elle se concentre principalement sur les femmes artistes (cinéma, littérature, arts visuels) et leur relation difficile à la représentation du corps féminin et la sexualité.

15h30 - 16h: Outplacing girls. The choreography of the public in Beaudry's painting

D'un côté, Tom Viaene est tenté d'aller au fond de la rétrospective de Charlotte Beaudry. D'un autre côté, il se rend immédiatement compte que sa mise en scène chorégraphique de l'ivresse est dangereuse. Mais comment aller au fond, si la seule chose (pré)visible dans les peintures brillantes de Beaudry est la surface? Et sur cette surface se trouve une "fille". Dans notre société de consommation, le désir est greffé sur trois piliers: le corps, l'adolescence et la promesse d'une individualité distinctive. Get Drunk semble exposer cette "fille" comme chaînon manquant. Dans les paysages de l'esprit de Beaudry, celle-ci est une "variable" qui semble avoir été chassée ou avoir échappé aux panneaux d'affichage urbain. Tom Viaene estime que le critère principal pour appréhender Get Drunk est la "valeur d'échange" des filles et l'auto-identification des objets. Ce que nous en tirons est une interruption auto-réflexive: dans l'"interstice" de Get Drunk, ceux-ci sont pressés et ils se battent pour engager un autre espace auquel nous, en tant voyeurs, sommes habitués à penser.

Tom Viaene travaille pour GYNAIKA (http://www.gynaika.be/) et comme rédacteur auprès de rekto:verso (www.rektoverso.be). Il écrit principalement sur la musique, la critique d'art et la philosophie.