À propos de cette exposition
Leigh Ledare (°1976, Seattle, USA) utilise la photographie, du matériel d’archives et du texte pour explorer les rapports humains, les relations sociales, les tabous et l’image photographique elle-même. Après une formation en photographie, il a développé en relativement peu de temps une oeuvre cohérente, complexe, d’une intelligence caustique et délibérément provocatrice. Si ses images sont souvent somptueuses, saturées de couleur, et d’une beauté surprenante, elles nous déconcertent aussi, nous mettent mal a`l’aise et soulèvent au passage des questions concernant le fonctionnement de l’image et la construction de la subjectivité dans la culture contemporaine. WIELS a l’honneur d’organiser la première exposition individuelle de Ledare dans une institution artistique, une rétrospective de plus de 100 pièces, avec des exemples de quasi chacune de ses séries à ce jour, parallèlement à des vidéos, des textes ainsi que de nouvelles réalisations, jamais exposées auparavant.
Le parcours de l’exposition ne suit sciemment pas une ligne chronologique. Au coeur de la présentation, qui occupe la totalité de la partie arrière, on peut voir la première série photographique de Ledare, Pretend You’re Actually Alive, son oeuvre la plus connue sans doute, qui met en image les fantasmes et les réalités de la vie de sa mère, composée alternativement d’images crues, tendres, et étranges. Tout autour sont exposés les projets variés qui en ont émergé. Ceux-ci ne révèlent pas uniquement la pleine gamme de sa pratique artistique, mais également un ensemble de préoccupations récurrentes autour desquelles cette pratique s’articule. Quasiment dès le départ, Ledare a créé des oeuvres sérielles. Bien que distinctes les unes des autres, ses séries sont liées entre elles et constituent des études non seulement de leurs sujets apparents, mais de la photographie elle-même : comment opère-t-elle une médiation entre identité, relations humaines, amour, perte, et peut-être par-dessous tout, vulnérabilité. Les séries constituent également des index des rapports de l’artiste avec les autres – sa mère, des membres de sa famille, des anciennes maîtresses, des collectionneurs, des mécènes anonymes, etc. Des rapports qui, dès le départ, occupent un rôle central dans son oeuvre et forment à présent la toile de fond de cette première exposition institutionnelle en solo que l’artiste a choisi d’intituler Leigh Ledare, et al.
Curatrice : Elena Filipovic