À propos de cette exposition
Dans son travail, Wangechi Mutu, artiste originaire du Kenya et installée à New York, aborde les questions liées à l'identité de femme noire, à la culture de consommation en Occident, à la politique africaine et à l'histoire post-coloniale. L'artiste s'est fait connaître grâce à ses collages qui oscillent entre beauté et horreur. En utilisant divers matériaux tels que paillettes, autocollants ou fourrure animale qu'elle combine avec des coupures de magazines, Wangechi crée des images idiosyncratiques qui présentent des corps de femme déformés, séduisants ou imposants, en perpétuelle transformation.
Pour "Mon petit paradis souillé", Mutu a transformé le premier étage en un environnement qui suggère à la fois le cocon protecteur et les habitations improvisées des bidonvilles de Rio de Janeiro, Lagos ou Cape Town. Ce n'est pas tant un témoignage de sa culture d'origine qui intéresse Mutu, elle souhaite avant tout faire part de sa vision d'un futur dans lequel de plus en plus de gens, migrants ou perpétuels voyageurs, deviennent partie intégrante de l'« AliéNation ». De son point de vue, notre identité culturelle n'est dorénavant plus déterminée par nos origines géographiques, nos ancêtres ou nos dispositions biologiques, mais devient une construction hybride que chacun peut définir et modifier lui-même.