À propos de cette exposition
L'exposition Apperception propose un regard sur l'oeuvre de l'artiste néerlandais Daan van Golden (né en 1936) du début des années 60 à nos jours. Si le travail de van Golden peut être rapproché de divers courants artistiques lui étant contemporains - tels que la peinture abstraite, le Pop art, le mouvement postmoderne ou l'art d'appropriation - il ne doit pas être interprété comme ayant appartenu successivement à ces différents mouvements. Dans chacune de ses oeuvres, un peu de chacun de ces concepts se retrouve au sein d'une pratique qui questionne essentiellement la peinture, la perception, l'imagerie quotidienne et la beauté inhérente au monde environnant.
On appelle « aperception » une perception accompagnée de réflexion et de conscience, par différence avec la perception qui ne serait que la capacité sensitive elle-même. Au cours de sa carrière, van Golden n'a cessé de s'approprier des fragments du réel, des perceptions qu'il reproduit méticuleusement. Le regard de l'artiste capture ainsi des détails, souvent infimes, du monde visible qui l'entoure pour y révéler des formes cachées - des aperceptions. Les expériences visuelles auxquelles il nous convie forment la base d'une conception de l'art intimement liée à la vie, en nous faisant percevoir l'extraordinaire dans l'ordinaire.
Van Golden travaille lentement et, au cours de sa carrière, ses expositions se sont faites rares : ICA de Londres en 1967, Documenta IV en 1968, Biennale de Venise en 1999, et, plus récemment, au Camden Arts Centre de Londres, Culturgest à Lisbonne et au Mamco de Genève en 2008 et 2009. Son rythme de travail pourrait être taxé d'anti-productif dans un contexte artistique où l'ubiquité tend à devenir la règle. Ses oeuvres résultent en effet d'une méthode appliquée et méticuleuse devenant par là purement méditative, proche de la philosophie zen et de l'état d'esprit extrême-oriental l'ayant fortement inspiré. Fidèle au principe consistant à fusionner l'art et la vie, van Golden ne considère pas l'art comme une fin en soi, mais plutôt comme un moyen de sublimer une réalité passagère et difficilement perceptible, se trouvant toutefois à la portée de tous.
Commissaire d'exposition : Devrim Bayar