Speedy Wash #5: Noa Giniger & Robin Vanbesien

Description
Empty Orchestra

Le projet Empty Orchestra de Noa Giniger et Robin Vanbesien se déroule en deux  lieux simultanément : l’espace public de la Place St-Denis à Bruxelles et le site Internet www.PlacestDenis-SintDenijsplein.be (en ligne à partir du 29.10). Le projet ne cherche pas seulement à élargir la donnée physique “site” (la Place) mais questionne aussi la physicalité du terme “site specific” utilisé dans la sphère artistique. Pour ce faire, les artistes utilisent un système de stimuli spécifique: les dispositifs et la technologie du Karaoké!

Le nom "Empty orchestra" est la traduction anglaise du mot japonais Karaoké. Ce concept est né comme une forme d’entraînement où des chanteurs amateurs chantent seuls une chanson sur un enregistrement de musique instrumentale, avec l’aide d’un micro et de paroles défilantes. Aujourd’hui, on trouve ces services non seulement dans des bars à Karaoké, mais aussi téléchargeables sur Internet ou à uploader sur son téléphone portable.

Durant la période d’exposition, une version karaoké instrumentale d’une chanson est diffusée à heures fixes (09:00, 13:00, 17:00) dans les hauts parleurs existants, sur la place et dans les rues avoisinantes. Chaque jour, c’est une autre chanson qui est jouée. Parallèlement, les paroles de la chanson du jour défilent sur le site Internet. Là, il n’y a pas la musique,   mais les paroles de la chanson apparaissent sur le tempo de la musique. En jouant les mots sur un (web) site public parallèle à l’installation les dispositifs de Karaoké sont divisés, suggérant qu’ils ne peuvent jamais être expérimentés totalement par aucun spectateur extérieur.

Traitant de l’idée d’apparence et d’impression données par quelqu’un ou quelque chose, les chansons choisies oscillent sur le spectre entre réalité et fantaisie. Isolées de la musique, les paroles des chansons perdent la profondeur que leur donnaient les sons. Les mots deviennent autonomes, mais aussi drame solitaire.

Les éléments physiques installés dans le Speedy Wash sur la place, fonctionnent comme un décor du projet, tout en maintenant aussi la dissonance entre “être” et “sembler être”. Dans l’ancien salon lavoir est présenté un bac à plantes en miroir. Il contient des chrysanthèmes identiques à ceux qui ornent la place St-Denis.

Le grand panneau à côté du salon lavoir présente une surface homogène de couleur verte qui, d’un côté suggère d’être ce qu’elle est réellement – une surface verte- et de l’autre, ce qu’elle pourrait être- un écran vert offrant la possibilité de révéler davantage d’images et de lieux. Associé à la bande-son quotidienne diffusée sur la place, le panneau met l’accent sur les scènes qui pourraient potentiellement se dérouler sur la place, et ainsi, l’empêche de devenir un lieu statique.