À propos de cette exposition
Les peintures d’Evi Vingerling ne sont pas des trous dans le mur. Ce qu’elle veut dire par là, c’est que ses peintures ne sont pas des représentations d’un monde fictif. Les peintures sont pour la plupart bi-chromes : une couleur à l’arrière plan et une autre à l’avant plan.
Vingerling dit que parfois, lorsqu’elle ne regarde pas délibérément, le monde lui apparaît comme une série de plans, motifs et couleurs. Ses peintures sont le résultat de ceux-ci dans une perspective cohésive. L’objet de la peinture est libéré de sa signification symbolique et historique. La “gamme” unique du travail de Vingerling réside dans cette dispersion ouverte du point de vue du spectateur. En regardant son travail, vous ne regardez pas de manière obsessionnelle les couches épaisses ou incompréhensibles de peinture – votre attention est en fait diffuse et dispersée. Tant substantivement que physiquement la zone que vous regardez et pensez continue à s’étendre. C’est là aussi une composante sociale ou éthique très subtile mais qui ne doit pas être négligée, parce que ce mouvement tranquille en expansion permet de voir le monde d’une manière cohésive. Cela sonne plutôt grandiose, mais si vous deviez extraire une vue du monde des oeuvres de Vingerling, ce ne serait pas une vue qui commence à partir d’un centre, mais dans laquelle une variété de choses existent en parallèle. Les motifs qui intéressent Vingerling tiennent compte de cette cohésion complexe. Buissons, plantes ou paysages qui ne sont pas identifiables dans leur totalité comme buisson, plante ou paysage sur la toile, mais sont surtout vus comme un ensemble de relations visuelles. Il y a beaucoup de dessins et d’études nécessaires pour arriver au point de réalisation de l'image, l’expérience sensuelle d' un moment précis qui se concentre directement sur la toile.
Quelle est l’expérience que cherche à transmettre à travers ses peintures, Evi Vingerling ? “ Je ne sais pas ce que c’est mais c’est grand et c’est le bonheur.” Elle cite Leaves of Grass de Walt Whitman, un auteur spiritualiste du 19ème siècle qui pensait que nous devions rester plus conscients de notre environnement. Que nous devions être conscients de ces sensations perceptibles, qui sont à la fois brèves et matérielles, comme son travail le montre.
Extraits de Janneke Wesseling (NRC 24/05/13)* et Steven ten Thijen
Evi Vingerling (Gouda, 1979) vit et travaille à Amsterdam et Eindhoven. Elle a exposé son travail au Pays-Bas et à l’étranger. Parmi ses récentes expositions individuelles, on peut citer celles au Stedelijk Museum Schiedam et à Ellen de Bruijne Projects à Amsterdam. En 2012 elle a remporté le Koninlijke Prijs voor Vrije Schilderkunst des Pays-Bas. Son travail appartient à plusieurs collections muséales aux Pays-Bas, tels que le Stedelijk Museum Schiedam et le Boijmans van Beuningen.
Vernissage mercredi 21.08.2013, 18h
Plus d'info : www.evingerling.com